Dans l’affaire dite du 8 décembre 2020, 7 personnes ont été mises en examen pour « association de malfaiteurs terroristes ». Ce procès antiterroriste qui vise une « ultragauche » est prévu pour octobre 2023. Ce qui nous interpelle ainsi que toutes les associations de défense des libertés numériques – dont la Quadrature du Net qui a alerté sur le contenu des accusations – c’est la criminalisation de l’usage des technologies de chiffrement. Florilège des accusations que l’on peut retrouver dans le dossier :
Tous les membres contactés adoptaient un comportement clandestin, avec une sécurité accrue des moyens de communications (applications cryptées, système d’exploitation Tails, protocole TOR permettant de naviguer de manière anonyme sur internet et wifi public).
La DGSI
L’ensemble des membres de ce groupe se montraient particulièrement méfiants, ne communiquaient entre eux que par des applications cryptées, en particulier Signal, et procédaient au cryptage de leurs supports informatiques […].
Le juge d’instruction
Nous, Nothing2Hide, plaidons coupable pour tous ces chefs d’accusation, de même que tous les journalistes et militants avec qui nous travaillons et que nous formons à la protection des données depuis 5 ans. Pire ! Nous diffusons ces moyens de protection des données, notamment ceux cités ci-dessus, Tor, Signal, Tails, au cœur même de l’État puisque nous travaillons aussi avec des institutions publiques.
Et puisque nous sommes des récidivistes, au cours des dernières semaines nous avons mis à jour tous nos supports de formation à la sécurité numérique. Vous trouverez ainsi sur slides.nothing2hide.org huit modules de formation à la sécurité numérique pour vous aider à protéger vos données et vos communications. On en a également profité pour mettre à jour nos supports sur l’OSINT ainsi que nos supports de conférence.
Tous ces documents sont publiés sous licence Creative Commons et accessibles librement en ligne. N’hésitez pas à les utiliser, télécharger, adapter et surtout à les diffuser.
A venir chez Nothing2Hide
- Nous lancerons officiellement en juillet en collaboration avec l’École Publique de Journalisme de Tours, AMF International, CFI, et Prim, Factoscope, un projet en ligne regroupant des contenus francophones permettant de mieux s’informer et de combattre la désinformation. Nous y publions notre trousse à outils OSINT ainsi que tous nos ateliers autour de l’éducation aux médias et à l’information, le tout sous licence Creative Commons.
Précédemment chez Nothing2Hide
- Nous avons animé les 24 et 26 mai une formation à la sécurité numérique en collaboration avec Rory Peck Trust et Cénozo. Une trentaine de journalistes francophones et anglophones ont pu participer à ces formations en ligne.
- Samedi 27 mai nous étions à Chelles à la médiathèque Jean-Pierre Vernant pour animer deux ateliers d’investigation citoyenne.
- Dans le cadre du Mapping Festival nous avons animé deux ateliers grand public sur la sécurité et sur la vie privée
- Nous avons organisé le 4 avril dernier en partenariat avec Prenons la Une une table ronde sur les actions mises en place par les rédactions pour protéger leurs journalistes du cyberharcèlement. La captation de la conférence est disponible en ligne.
- L’AFD publie un état des lieux des libertés numériques dans 26 pays francophones en Afrique et propose des actions concrètes pour améliorer la participation citoyenne et la démocratie. Le travail de Nothing2Hide y est cité !
- Du 13 au 17 février, nous étions à Bucarest pour animer une formation à la sécurité numérique à destination de journalistes ukrainiens dans le cadre du projet Yak Vodma de CFI.
- 55 organisations ont signé une déclaration conjointe pour dénoncer les atteintes aux droits humains de la surveillance ciblée illégale telle que celle mise en oeuvre avec des outils tels que Pegasus. Nous sommes signataires de cette déclaration.
- Nous étions les invités du Space Twitter organisé par StreetPress : “Faut-il casser son téléphone pour ne pas avoir à donner son code en GAV ?”. À réécouter sur la plateforme de Léon Musque.
Revue de presse
- La Quadrature du Net publie l’invraisemblable dérive de la DGSI et de certains juges sur leur appréciation des outils de chiffrement : Affaire du 8 décembre : le chiffrement des communications assimilé à un comportement terroriste
- Dans son documentaire Cybersurveillance, un impact planétaire, Amnesty International donne la parole aux victimes de logiciels espions, aux experts ainsi qu’aux journalistes qui ont révélé le plus gros scandale d’espionnage depuis l’affaire Snowden.
- La surveillance ciblée ça n’arrive pas qu’aux autres, puisqu’en France le Sénat vient d’adopter en première lecture une proposition de loi qui autorise la reconnaissance biométrique dans l’espace public #cagoule
- Désinformation : la dégringolade du réseau d’information en temps réel continue puisque Twitter a annoncé se retirer du code européen contre la désinformation en ligne.
- Le média indépendant Le Poulpe est menacé par une procédure bâillon suite à la publication d’un article dénonçant les pratiques d’une société de dépollution rouennaise, Valgo. Avec en ligne de mire, l’installation du géant américain Amazon. Ils ont besoin de 30 000 € pour couvrir leur défense et nous assurer suffisamment de stabilité financière pour la suite. Soutenons-les !
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